Chemini est une section particulière car comme
nous l’explique le Rav Askénazi (Manitou) : « c’est pour la
première fois, depuis l’histoire du premier homme, que la présence divine, la
« chehina », va résider sur terre dans le monde des hommes de façon
définitive, présente dans une collectivité toute entière et plus seulement de
façon épisodique, comme c’était le cas jusqu’alors, lors des révélations
données à tel ou tel des patriarches ou prophètes. »
Le peuple hébreu est donc à un
moment où la joie du rituel d’inauguration du Tabernacle est à son comble mais
un drame arrive : les deux fils d’Aaron exécutent un service sans
autorisation et perdent la vie.
Lisons le texte
Chap. 10, V.1 et 2 « Les
fils d’Aaron, Nadav et Avihou, prirent chacun un encensoir, ils y mirent le feu
et lancèrent dessus de l’encens et ils apportèrent devant Hachem un feu
étranger qu’Il ne leur avait pas ordonné d’apporter. Un feu sortit de devant
Hachem et les dévora, et ils moururent devant Hachem. »
Nombreux sont les commentateurs qui
ont essayé de comprendre pourquoi Nadav et Avihou ont péri brûlés. Nous allons
essayer de comprendre pourquoi et surtout quelles leçons on peut en tirer.
Voyons les faits en faisant du
Rav Munk le greffier de l’affaire
« Etait-ce l’arrogance qui
les incitait à passer outre aux limites tracées à la connaissance humaine et
cette arrogance était-elle stimulée par la suffisance que procure un festin
plantureux comme ce fut le cas au Sinaï ? Doit-on admettre, comme le fait
R. Simon, qu’ils étaient entrés dans le Sanctuaire après avoir bu du vin ?
Ou peut-on penser, avec Sfira, qu’ils avaient voulu dans l’accès de joie
provoqué par l’apparition du feu céleste, ajouter encore à l’amour de Dieu et
s’avancer pour pouvoir mieux servir l’Eternel ? »
A toutes ces questions S.R.
Hirsch répond que les deux fils ont agi dans un élan spontané avec l’idée
de manifester leur joie. « C’est précisément cet emportement joyeux
qui leur devient fatal. Car rien ne doit servir de prétexte pour enfreindre
l’ordre établi par la Loi. »
Le Rav Munk tire une leçon de cet
épisode. : « L’attitude de Nadav et d’Avihou est caractérisée
en tout état de cause par une certaine présomption. S’ils n’avaient pas été
imbus de leur personne, ils n’auraient pu prendre des initiatives individuelles
dans le domaine du service sacré. Mais l’orgueil et la fatuité sont mauvaises
conseillères. »
Ils meurent par le feu car comme
l’explique R. Lev : « C’est une règle établie que les
orgueilleux périssent par le feu. »
Rachi tire de cet épisode une
règle générale « Dans la plupart des sociétés, les hommes respectés
et puissants s’autorisent souvent un comportement moins strict que les gens
ordinaires ; dans le judaïsme, Dieu exige au contraire un comportement plus
rigoureux de la part des personnalités importantes et juge leurs écarts avec
une sévérité accrue. »
Tout est dit !!!
Eric Gozlan
arikgozlan@gmail.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire