Nous commençons cette semaine le
troisième livre de la Thora, « Vayikra », que nous traduisons en
français par « Lévitique ».
La section de la semaine « Vayikra »
commence, comme nous le verrons dans ce troisième livre, la liturgie des
sacrifices.
"Il est normal pour l'homme de commettre des erreurs."
Le Rav Askénazi, Manitou, nous
enseigne que « cette liturgie de l’expiation consiste
essentiellement dans la consommation, soit par le feu, soit en repas de
conciliation, de ce qui fait la base de la nourriture propre de l’homme. »
Pour lui, « Toute faute, de quelque sorte qu’elle soit, vient de ce
que notre nature première est celle d’un appétit de jouissance (le yetser
hara), qui assure le fonctionnement de la vie corporelle et permet la présence
de la conscience à soi-même. »
Nous voilà donc rassurés, il est
normal pour un être humain de commettre des fautes.
J’avais déjà écrit un commentaire
sur les raisons pour lesquelles la Bible nous demande de faire des sacrifices
que vous pouvez relire sur le lien : http://frblogs.timesofisrael.com/vaykra-le-sacrifice-heritage-de-lidolatrie/
La section commence par le verset
suivant :
Chap. 1 V.1 : « Il
appela Moïse, et Hachem lui parla de la Tente d’Assignation, pour dire. »
Ce verset a suscité beaucoup de
commentaires mais j’aimerais partager avec vous celui du Rav Munk qui nous
apprend qu’à partir de maintenant « la partie la plus noble de la tâche du
Prophète ne fait que commencer. » Lisons son commentaire :
« L’appel solennel à
Moïse, figurant en tête du Livre Pentateuque dont il occupe la place centrale,
nous a fait ainsi prendre conscience du fait que la partie la plus noble de la
tâche du Prophète ne fait que commencer. Tout ce qui précède n’était que le
prélude à la réalisation de la mission messianique d’Israël. A présent, les
bases nationales et matérielles sont jetées et Moïse est appelé à se concentrer
désormais sur sa nouvelle mission : former la nation à sa vocation idéale.
Faire des enfants d’Israël, grâce aux lois de la sainteté, un peuple de prêtres
et une nation sainte ».
Maintenant que nous connaissons
le nouveau « job » de Moïse, essayons de comprendre les différents
sacrifices.
Le mot קרבן « Korban »
utilisé dans la Bible a été traduit par « sacrifice », mais pour le Rabbin
S.R. Hirch, « la racine du mot קרבן
« Korban » est קרב « karev », « approcher »,
car l’offrande est un moyen de nous rapprocher de Dieu et de nous
élever. »
Détaillons les différents types
de sacrifices.
L’holocause. Il est
offert quand un pêché a été commis en pensée ou quand l’accomplissement d’une
Mitzva a été omise
Le sacrifice rémunératoire
est une offrande présentée à Dieu à l’occasion d’un vœu formulé en son honneur
ou d’une action de grâce pour un bienfait dont on a été l’objet ou de la célébration
d’une fête de pèlerinage.
Le sacrifice délictif
est offert en expiation d’un crime de sacrilège ou d’un faux serment relatif à
un objet volé.
Le sacrifice expiatoire
est réservé aux cas où le pêché a été commis involontairement, par erreur ou
par mégarde.
"Les textes nous engagent à améliorer le monde."
Pour ceux qui sont végétariens et
qui s’offensent à l’idée de tuer un animal, Joseph Albo développe dans son
livre Ikharim (III,15) les opinions des premières générations sur les questions
relatives au droit des hommes de disposer de la vie des animaux. Ainsi pour lui
« Caïn et Abel s’accordaient pour nier ce droit, mais Abel pensait
que l’unique cas d’exception était le sacrifice d’un animal en l’honneur du
Seigneur, Maître absolu de toutes les créatures. »
Pour Isaac Erama, il existe deux
aspects distincts du sacrifice :
- Les sacrifices offerts comme expression de gratitude à l’occasion d’un bienfait personnel.
- Les sacrifices appelés à assurer à l’homme l’expiation de pêchés rigoureusement circonscrits. Ces pêchés ne concernent que les actes commis inconsciemment, par oubli ou par erreur ou des fautes se rapportant soit à un pêché dubitatif soit à des délits de sacrilège, de faux serments et à des pêchés par omission.
Nous savons que les sacrifices
ont disparu suite à la destruction du Temple, mais est-ce la seule
raison ?
Le Rav Munk nous donne une autre
raison :
« Il apparaît à
l’évidence qu’une loi ne peut imposer des formes d’expiation pour des pêchés de
nature aussi subtile ou aussi peu commune que lorsqu’elle s’adresse à une
société hautement évoluée et dont la conscience a été formée aux exigences les
plus poussées d’autodiscipline. »
Ce dernier commentaire nous
engage à améliorer le monde mais comment ? Une des pistes que nous donnent
les textes saints de toute religion est de tout faire pour que la société soit
plus juste et plus équitable. Georges Charpak, prix Nobel de physique allait
dans ce sens en déclarant «» Améliorer notre société, c'est
toujours possible... La fraternité, surtout, consiste à ne pas abandonner les
laissés-pour-compte.
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